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Route-73-
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  • C’est dingue, le nombre de personnes qui traversent exactement les mêmes types d’épreuves que moi, sans pour autant en parler ouvertement. Certains lecteurs traversant une phase difficile pourraient s'y retrouver?
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15 février 2018

Sautes et humeurs

Depression 2

Sautes et humeurs

 

Parlons un peu de la dépression, en ce lendemain de Saint-Valentin, même si les deux ne sont pas liés. On dit qu’on n’a qu’une vie. Mais peut-on vivre différentes vies dans une seule vie ? A moins que ces supposées vies, ne soient que des expériences, qui nous façonnent ? Ou un peu des deux, peut-être ?

En ce qui me concerne, ça n’a pas vraiment d’importance, m’étant dit pendant longtemps, que j’avais eu plusieures vies. Mais en fait, dans ma vie il y’a eu 3 époques : L’actuelle, l’enfance, et celle comprise entre les deux premières. 

L’enfance… Epoque bénie, quelle qu’elle soit. Qu’elle soit pétrie d’amour et d’attention. Qu’elle soit pétrie d’amour maladroit, d’amour étouffant.

Epoque bénie, même si elle est pétrie de cris, d’alcool, de coups, de privations, d’injustice, d’abandons, ou d’abus. Epoque bénie parce que même si c’est de cette époque que les traumatismes futurs trouvent leurs racines, cette époque est brève. Brève, même si, le moment où l’on prend des coups de la part de la personne sensée vous aimer et vous protéger semble durer une éternité. Une éternité, quand le retour d’une personne dont on a vraiment besoin pour se construire prend une éternité…

Mais l’enfance est ce moment, dans une vie, qui nous paraîtra toujours béni, quand on le regarde dans le rétroviseur. Parce que fait d’innocence. Ah l’innocence ! Innocent, même si je prends quand-même des coups. Innocent, même si c’est moi que l’on accuse. Innocent, même si c’est moi que l’on abandonne. Innocent même si je vois certaines choses que mon cerveau ne peut comprendre, mais qu’il n’oubliera jamais. Innocent même si on me répète tous les jours que je ne serai jamais grand-chose. Innocent de tout, parce que enfant, on n’a rien demandé. Pas même de vivre !

On dit que certains enfants mûrissent plus vite que d’autres. Mais je ne suis pas d’accord. Peut-être se rend-on compte plus vite que d’autres que la vraie vie n’a rien à voir avec les bisounours, mais on ne mûrit pas plus vite. Parce que l’enfance dans laquelle nous vivons à cet instant, nous empêche de mûrir. Un enfant reste un enfant !

A la limite, certains évènements, à défaut de faire mûrir plus vite, vont plutôt nous ébrécher, nous fragiliser… Ou, de manière plus pratique, nous mener très tôt sur la mauvaise voie, en nous accablant de fausses vérités.

Par exemple, un enfant qui voit son père tabasser sa mère de manière récurrente, avec le temps, est un événement qui devient normalité. Quelqu’un a diffusé une dose de mal dans cette enfance. Et ce mal va trouver sa voie, va se diffuser et faire son petit bout de chemin. Certains reproduiront ce schéma, tandis que d’autres le rejetteront de toutes leurs forces.

Il en ira de même pour un enfant à qui on répètera tous les jours qu’il n’est rien, ou qu’il n’est qu’une merde, ou qu’il ne sera jamais grand-chose… Au final, l’enfant devenu adulte ne sera effectivement jamais grand-chose, ou luttera avec acharnement toute sa vie pour ne pas donner raison à celui ou celle qui l’aura toujours rabaissé.

Aujourd’hui, je suis un être équilibré. Du moins, j’essaie de l’être. A moins que j’essaie de le devenir, ou de le rester ? Ou un peu tout ça en même temps ? Toujours est-il que je suis mieux que je ne l’ai jamais été . Ce que je suis, est une nouvelle version de moi-même, et une bien meilleure que toutes les autres ! Et pour ça, il a fallu une dépression. 

La dépression… Cette « chose » dont on a tous entendu parler, mais on a tous dit au moins une fois : Ca, ça ne m’arrivera jamais !

Dépression

On a tous pensé (moi, en tous cas) que les dépressifs étaient des gens plus fragiles que les autres… Des personnes en détresse, des cas sociaux aussi…Parfois aussi, des alcooliques, des drogués

La dépression. Elle arrive sans prévenir. Hier, j’étais combatif, comme toujours. J’étais ce type qui avançait, coûte que coûte, quelques soient les obstacles. Parfois je tombais, mais je me relevais toujours. Après tout, quand j’y pense, j’ai vécu tellement de choses, dans divers pays ; j’ai rencontré tellement de personnes, de toutes nationalités, de toutes confessions, de toutes les couleurs, de tous bords ; je me suis retrouvé dans tellement de situations ubuesques, parfois inimaginables ! Combien de fois ai-je même failli perdre la vie ?

Mais je m’en suis toujours sorti, et ce, avec brio. Tous les défis auxquels j’ai pu être confronté, je les ai relevé. Des situations dangereuses dans lesquelles je m’étais retrouvé, je m’en suis sorti !

Et ce jour où la dépression arrive, est un jour comme les autres. Peut-être, réflexion faite, manque-t-il un peu de saveur. Il manque aussi de couleur, et d’envie… L’esprit est fatigué, et a envie de congés, de vacances, d’un arrêt-maladie longue durée, d’une retraite dans un temple bouddhiste…Et depuis quelques jours, un besoin impétueux de changer de vie

Mais comme quoi un état d’esprit négatif attire des choses négatives…Pour preuve, ce jour très précis, les incidents et les mauvaises nouvelles s’accumulent. Je cumule…Et les plombs sautent, littéralement. Je ne reconnais plus rien. Ni mes collègues autour de moi, ni mon lieu de travail, ni même moi-même ! Je suis groggy. K.O pour le compte, comme si je sortais d’un combat de boxe. Et j’ai la sensation que je me suis vraiment fait étaler pour le compte !

De là commence un voyage éprouvant, plein d’épreuves, plein de découvertes des plus surprenantes, de hauts et de bas, d’allégories aussi…

Au début, ce sont anxiolytiques, et anti-dépresseur. On est toujours K.O, et dans mon cas, on le reste. Très longtemps. Du moins tant que l’on prend ces gélules. L’impression qu’en ayant pris une mauvaise route, on en ait emprunté une où règne le brouillard le plus complet. On n’y voit pas à 1 mètre ! Et les cachets renforcent le brouillard. Mais pas seulement. Les semaines et les mois passent, et les envies de disparaître pointent le bout de leur nez.

Le brouillard donc s’épaissit, l’envie de disparaître prend sa place et s’installe durablement. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Un jour on se réveille de bonne humeur, tout a l’air d’aller bien, ou en tous cas mieux que la veille. Puis comme un boomerang, qui revient en force, furieuse qu’on l’ait mise de côté ? La dépression ! Elle arrive, comme une gifle, et vous entraîne dans des profondeurs dont vous n’aviez jamais soupçonné l’existence.

Allégorie, allégorie…Toujours dans le brouillard, on tombe dans un puit. On s’accroche comme on peut aux parois…Humides et qui glissent ! La chute est inexorable. Lente, mais inexorable. Les êtres de nos vies que l’on aime, on les aimait. Ces choses de nos vies que l’on aile, on les aimait…La vie qu’on aime, on l’aimait.

Non pas qu’on n’aime plus, mais dans cet état, on a du mal, beaucoup de mal à même savoir de quoi on parle ! Ma femme ? Oui, bien-sûr, je l’aime ! Enfin…Je crois…Mon fils ? Bien-sûr que je l’aime, enfin ! Enfin…Je devrais…Non ? Composer, écrire, j’adore !!! Enfin.. C’était le cas la dernière fois où j’en parlais, il y’a quelques mois…

Dur à croire, mais les repères s’ effacent. Les fondations s’écroulent. Les croyances et tout ce qu’on tenait pour vérité acquise ou connaissances sont remises en question. On n’est plus sûr de rien du tout. La théorie du complot ? Elle prend toute sa place, dans cet état !

Car ce n’est pas possible autrement ! Tout ça est un vaste complot ! Une blague ! Tout ça, ce n’est tellement pas moi !

Du puit, je me retrouve en plein océan, avec une bouée percée, et qui ne m’est pas d'une très grande utilité. Je rencontre mon psy, sur l’avis de mon médecin traitant.

Mais cette nouvelle expérience, on parlera la prochaine fois. Là, maintenant, j’en ai marre d’écrire, le fait de me rappeler les débuts de ce mal incolore, inodore, et invisible, j’ai peur que ça me fragilise…

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